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Plongez dans la réalité de l’industrie 4.0 avec un tour du monde
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Plongez dans la réalité de l’industrie 4.0 avec un tour du monde

« Industrie 4.0 » est un terme que l’on utilise souvent. Mais qu’est-ce au juste ? Un consultant en gestion a fait le tour du monde et vous invite à plonger dans le présent et l’avenir du secteur industriel mondial. Et ses découvertes ne sont pas sans surprises...

Par Peter Dorfman
secteur industriel - 23 Jul 2019 - 9 min De Lecture
industry 4.0 manufacturing
Quelques impressions du tour du monde du secteur industriel de Dom Mirabile. Avec l’aimable autorisation de Dom Mirabile. Composé d’images : Earl Otsuka.

De part et d’autre de la planète, l’ensemble du secteur industriel subit sa quatrième révolution industrielle. Portée par des usines intelligentes et de nouvelles technologies qui permettent de gérer la logistique, de systématiser la prise de décision et de réorganiser les processus physiques en temps réel, l’industrie 4.0 est dorénavant pionnière d’une transformation générale du secteur industriel. C’est si l’on en croit le discours général.

Dom Mirabile, consultant pour une des plus grandes sociétés de conseil, conçoit l’industrie 4.0 comme un raccourci pratique offert aux fabricants qui suivent la tendance au numérique, mais qui présente un risque de simplification excessive.

« Si l’on en croit le récit chargé de narrer la quatrième révolution industrielle, nous ferons face à des gains de productivité énormes et à des chaînes logistiques intégrées en adoptant ces technologies exponentielles, explique-t-il. Tout repose sur l’adoption de ces nouvelles technologies par les fabricants. »

Mais pour Dom Mirabile, l’industrie 4.0 n’est autre qu’un appel au changement. « Il s’agit d’entreprises à haute intensité de capital qui ont besoin de temps pour s’adapter. Leurs priorités sont les coûts et les objectifs de production, et l’innovation n’est pas leur point fort. Par conséquent, le discours sur l’industrie 4.0 les incitant à “réaliser de grands investissements ou rester à la traîne” ne rencontrera pas toujours un écho. »

industry 4.0 manufacturing appliance microfactory
Afin d’essayer de nouvelles méthodes avancées, certains grands fabricants ont mis sur pied des plus petits ateliers, comme cette micro-usine d’appareils ménagers dans le Kentucky. Avec l’aimable autorisation de Dom Mirabile.

Le voyage du héros

À 26 ans, juste au début de sa carrière, Dom Mirabile se méfiait de ce paradigme unique. « Le secteur industriel est un énorme système. Il regroupe de grands fabricants d’équipement d’origine, des petits fournisseurs, des partenariats public-privé, des décideurs politiques et des prestataires de solutions. C’est un grand écosystème, et je voulais l’explorer autant que possible par moi-même », raconte-t-il.

Et ce fut chose faite. Dom Mirabile a pris un congé sabbatique, a embarqué quelques affaires dans un sac à dos et s’est envolé pour une odyssée de quatre mois. De Pittsburgh à Hambourg en passant par Shenzhen, il a visité 21 pays, plus de 35 villes et plus de 50 fabricants à travers le monde. Le consultant a voyagé en voiture et en train, dont un trajet de sept jours de Vladivostok à Moscou en Transsibérien.

« J’ai visité de minuscules usines de produits électroniques en Chine. En Corée, j’ai vu des chantiers navals qui font partie des plus grandes usines au monde, et tout ce qui se trouve entre les deux, notamment des vêtements au Vietnam, des avions à réaction aux États-Unis, des composants industriels en Thaïlande et des voitures en Allemagne. » La liste n’est pas exhaustive.

industry 4.0 manufacturing small component–manufacturing facility in Japan
Dom Mirabile à Budapest, en Hongrie, avec le Parlement de style néo-gothique en arrière-plan. Avec l’aimable autorisation de Dom Mirabile.

Mais c’est le concept initiatique de l’aventure, popularisé par le mythologue américain Joseph Campbell, qui a inspiré le jeune consultant à réaliser une sorte de « traversée héroïque » professionnelle. « Mon expérience professionnelle m’a permis de constater que les États-Unis possédaient beaucoup d’industries différentes, avance-t-il. J’avais du mal à faire le rapprochement avec l’engouement médiatique pour la quatrième révolution industrielle et je sentais le besoin de me plonger dans certaines réalités opérationnelles. »

Comprendre les réalités culturelles

L’industrie américaine avec son efficacité opérationnelle, son contrôle des processus et ses structures organisationnelles de l’entreprise, Dom Mirabile les connaît sur le bout des doigts. « Lorsqu’on visite d’autres usines ailleurs, on réalise que les principes qui les régissent sont bien différents », explique-t-il.
Malgré qu’il ait constaté d’importantes différences dans les pays à bas salaires ou nouvellement industrialisés, le consultant est réticent à attribuer cette disparité uniquement aux coûts de la main-d’œuvre.

« Un grand nombre de ces organisations disposent de différents principes directeurs, ce qui veut dire qu’elles ont tendance à fonctionner et à innover différemment. En Asie du Sud-Est, beaucoup de travailleurs vivent sur place dans des dortoirs financés par l’État ou appartenant aux employés. L’usine n’est pas seulement leur lieu de travail, c’est souvent leur lieu de vie et de socialisation. C’est une institution qui s’occupe d’eux. On réfléchit à la façon dont cela change le travail et aux liens qui unissent tout le monde là-bas. »

Small-component manufacturing in Japan
Une usine de fabrication de petites pièces au Japon. Avec l’aimable autorisation de Dom Mirabile.

En outre, les petits fabricants aux ressources limitées font preuve d’une créativité remarquable, comme le démontre cette entreprise dans le domaine de l’outillage : « Un producteur a acheté tout son équipement d’occasion et l’a bidouillé pour qu’il réponde exactement à ses besoins, raconte Dom Mirabile. Je ne parle pas d’un ingénieur professionnel. Il l’a uniquement modifié et a réussi à en faire quelque chose d’utile. » Et ce n’est là qu’un exemple parmi d’autres de la créativité et de l’ingéniosité des fabricants du monde entier.

Par ailleurs, la plupart des industriels d’Asie du Sud-Est s’efforcent d’abandonner la production à faible valeur pour remonter la chaîne de valeur. Beaucoup ne se contentent plus d’approvisionner les multinationales et établissent leur propre marque et leur clientèle directe. « Les sociétés mondiales qui sous-traitent une grande partie de leur production en Asie du Sud-Est ont transmis cette capacité de production et ce savoir-faire, explique Dom Mirabile. Leurs fournisseurs s’en servent désormais pour promouvoir leur marque eux-mêmes. »

Avec leurs coûts de la main-d’œuvre élevés, le consultant a remarqué que les Européens avaient beaucoup en commun avec les Américains. La différence réside dans les politiques européennes de l’emploi. « Ils essaient depuis longtemps de trouver la juste répartition du travail entre l’homme et la machine et le moyen d’intégrer l’automatisation tout en sauvegardant les emplois », observe-t-il.

Enfin, avec ses usines « centrées sur l’humain », le Japon sort du lot : les licenciements collectifs sont rares et les robots servent à augmenter la productivité des employés plutôt qu’à les remplacer.

Une autre perspective du secteur industriel

Grâce à ses aventures, Dom Mirabile a pu repenser d’un œil critique certaines des idées reçues du secteur industriel et envisager certains concepts sous un angle différent :

1. Les mécanismes d’innovation. Le processus d’innovation du secteur manufacturier semble se métamorphoser. Le consultant note d’ailleurs la montée en puissance des « plateformes de co-création », conçues pour externaliser l’expertise en conception et en fabrication. « D’autres s’associent avec des start-up ou les aident dans la mise en place de bancs d’essai pour des technologies de pointe. Ils définissent de nouvelles tactiques pour instiller l’innovation dans les ateliers. »

2. La gestion des talents. Le débat sur les talents dans la fabrication ne devrait pas s’arrêter à la formation et au perfectionnement. Certains fabricants visionnaires évoluent pour proposer des modèles ouverts et de véritables parcours professionnels. C’est le cas d’un fabricant thaïlandais qui utilise une main-d’œuvre dispersée géographiquement, hautement qualifiée, travaillant à domicile et sur commande pour assembler des sacs à main. « Ça permet au fabricant de réduire sa main-d’œuvre en fonction de la demande et d’améliorer l’accès au travail pour certaines communautés éloignées », explique Dom Mirabile.

Lire également : L’usine numérique et les données connectées sont l’avenir de l’industrie

3. Les plateformes numériques. « À l’heure où le numérique suscite tant d’engouement, je suis parti à la recherche de ceux qui repensent les systèmes sous-jacents de la fabrication », raconte Dom Mirabile. Parmi eux, la Chine investit massivement dans la création de chaînes de valeur intégrées et high-tech : construction d’usines intelligentes et intégration du fournisseur de matières premières auprès du fabricant, du concepteur et du client. « Ce sont les géants de la technologie qui prennent les devants dans ce domaine, pas les grands fabricants d’équipement d’origine chinoise. Ils essaient de faire en sorte que tout le monde utilise leurs “plateformes industrielles sur le cloud” [pour créer] une chaîne de valeur parfaitement intégrée. »

4. Les stratégies d’investissement. Les principaux fabricants font preuve de créativité dans leur façon d’accéder et de déployer le capital. Selon le jeune consultant, certains ont co-investi avec des fournisseurs ou des clients, lancé des micro-usines pour tester de nouvelles technologies de production, ou encore laissé la conception agir comme élément déclencheur de nouvelles technologies de production, en intégrant l’innovation industrielle dans leurs budgets R et D.

industry 4.0 manufacturing Smartville, the factory complex in Hambach, France
Le complexe industriel français Smartville, situé à Hambach, fait partie des dizaines de haltes de Dom Mirabile. Avec l’aimable autorisation de Dom Mirabile.

5. Les usines intelligentes. Les systèmes dynamiques qui optimisent continuellement les processus numériques et physiques représentent l’industrie 4.0 idéale. Néanmoins, cette vision est bien en avance sur la réalité que Dom Mirabile a découverte. Avant d’intégrer successivement des systèmes intelligents, les responsables devraient tout d’abord mettre l’accent sur la flexibilité. « J’ai vu des usines arracher des conduits de ventilation et dévisser du matériel pour obtenir une flexibilité parfaite. Avant de passer à l’automatisation en boucle fermée, elles commencent par être en mesure d’adapter la longueur de leurs lignes de production en fonction de la demande », raconte-t-il.

Mais dans l’ensemble, ce sont les entreprises qui adoptent une approche holistique et pas uniquement les dernières technologies de transformation qui ont surtout marqué le consultant. « C’est la tendance de dire : “Nous étions une entreprise de produits de consommation ou une entreprise industrielle ou de soins de santé, mais maintenant, nous sommes une entreprise technologique”. Beaucoup essaient de se repenser d’un point de vue technologique, mais les entreprises qui le font très bien sont les entreprises axées sur les valeurs : leur processus d’innovation est guidé par leur plaisir de servir la clientèle, par la durabilité, ou par le design des produits. Il comprend non seulement l’adoption de nouvelles technologies, mais aussi de repenser tous ces autres éléments : la gestion des talents, les stratégies d’investissement, les principes d’organisation, etc. »

Enfin et surtout, ce tour du monde aura prouvé qu’il faudra bien plus que les rouages de la nouvelle technologie pour façonner l’industrie 4.0.

#chaîne logistique - #cloud - #diriger une équipe
Peter Dorfman est écrivain et blogueur freelance basé aux États-Unis, à Bloomington en Indiana.
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